The melt glacier will feel in Corsica
De l'Antarctique occidental jusqu'à la Corse. La fonte du glacier Thwaites s'accélère sous l'effet du réchauffement climatique et le phénomène pourrait mettre à mal bon nombre d'espaces côtiers à l'échelon local.
L'île ne fera pas exception aux autres portions du globe.
Telle est l'hypothèse avancée par Antoine Orsini, hydrobiologiste à l'Université de Corse et, entre autres, président du conseil scientifique du Parc naturel régional de la Corse (PNRC).
LIRE AUSSI: Climat : en 2050, fera-t-il toujours bon vivre à Ajaccio ?
Auparavant, le scientifique s'est penché sur différentes études internationales. "Dans un article scientifique paru dans la revue Science Advances le 30 janvier dernier, une équipe de chercheurs a montré que le glacier Thwaites, 120 kilomètres de large, 600 kilomètres de long et par endroits 3 kilomètres d'épaisseur, c'est-à-dire une superficie comparable à celle de la Floride, recule de 500 mètres par an en moyenne depuis deux décennies", indique-t-il. Voilà pour le premier acte.
Car un autre processus est d'ores et déjà à l'oeuvre. Il fait appel à l'apparition d'une cavité de 10 kilomètres sur quatre à la base du glacier, à l'intrusion des eaux plus chaudes en provenance de l'océan, à 14 milliards de tonnes de glace fondue déversées dans les océans.
LIRE AUSSI: Le réchauffement climatique un défi aussi pour la Corse
Thwaites connaît une ère inédite de troubles et d'instabilité.
Mais le pire reste à venir. A force de reculer le glacier pourrait se détacher de son socle rocheux et devenir flottant. "Les scientifiques craignent une réaction en chaîne qui affecterait non seulement les glaciers de Thwaites et de Pine Island, mais aussi la totalité de l'Antarctique de l'Ouest.
Un tel scénario catastrophe provoquerait une hausse du niveau de la mer de plus de trois mètres", commente Antoine Orsini.
LIRE AUSSI: Climat : transformations "sans précédent" requises pour rester à +1,5°C
Dès lors, la carte de la Corse serait à revoir et l'aménagement actuel du territoire serait remis en cause.
"Dans ce contexte, les infrastructures aéroportuaires Ajaccio-Campo dell'Oro et Bastia-Poretta sont menacées de fermeture. Les pistes de la base aérienne de Solenzara seront, pour partie, sous les eaux. Les dépôts pétroliers et gaziers de l'Arinella, de Lucciana, du Ricanto disparaîtront du paysage", avertit l'hydrobiologiste.
Pozzines et posidoniesLa mer monte et pourrait bien, du même coup, compromettre encore l'existence "de s stations de traitement des eaux usées à Ajaccio et Bastia, des équipements sportifs à l'image du stade de Furiani, du complexe sportif de Vignetta", énumère-t-il.
Si les prévisions pessimistes se confirmaient, le bilan serait lourd pour le secteur de la recherche aussi. "La plateforme de recherche et de service Stella Mare ainsi qu'une partie des bâtiments de l'institut d'études scientifiques de Cargèse risquent d'être submergés."
Le bilan potentiel tend à s'alourdir avec "de nombreuses routes territoriales et départementales coupées, avec des zones industrielles et des infrastructures touristiques aux pris es avec des phénomènes de submersion".
Et le coût des préjudices causés à l'économie locale est élevé. "À gros traits, il faudrait compter un milliard d'euros pour les deux aéroports, 0,8 milliard pour les deux ports d'Ajaccio et Bastia, 1,2 milliard d'euros pour les stations d'épuration des eaux usées. Mais ce n'est pas tout, loin de là", estime le scientifique.
D'autant que les considérations foncières et écologiques seront loin d'être négligeables. "La question des terrains constructibles va se poser. Bien sûr, on peut envisager des extensions, comme à Monaco. Or, il faut savoir que pour gagner six hectares sur la mer, il faut investir 2 milliards d'euros. Un aéroport d'une superficie de deux cents hectares coûte 67 milliards d'euros. L'impact environnemental sur la biodiversité et en l'occurrence sur l'herbier de posidonie est à évaluer aussi", ajoute-t-il.
Désormais, selon l'hydrobiologiste, le défi consiste d'abord "à limiter les émissions de gaz à effet de serre, et donc le réchauffement de la planète et la fonte des glaces".
La solution préconisée a toutefois ses limites.
À l'évidence, on se heurte, d'ores et déjà, à une réalité incontournable. "La plupart des climatologues s'accordent à penser que la montée des eaux est inéluctable, même en réduisant fortement nos émissions. Nous devons donc anticiper et nous adapter à ces bouleversements."
Autrement dit, il est grand temps d'envisager de nouvelles manières de fonctionner.
De l'Antarctique occidental jusqu'à la Corse. La fonte du glacier Thwaites s'accélère sous l'effet du réchauffement climatique et le phénomène pourrait mettre à mal bon nombre d'espaces côtiers à l'échelon local.
L'île ne fera pas exception aux autres portions du globe.
Telle est l'hypothèse avancée par Antoine Orsini, hydrobiologiste à l'Université de Corse et, entre autres, président du conseil scientifique du Parc naturel régional de la Corse (PNRC).
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Auparavant, le scientifique s'est penché sur différentes études internationales. "Dans un article scientifique paru dans la revue Science Advances le 30 janvier dernier, une équipe de chercheurs a montré que le glacier Thwaites, 120 kilomètres de large, 600 kilomètres de long et par endroits 3 kilomètres d'épaisseur, c'est-à-dire une superficie comparable à celle de la Floride, recule de 500 mètres par an en moyenne depuis deux décennies", indique-t-il. Voilà pour le premier acte.
Car un autre processus est d'ores et déjà à l'oeuvre. Il fait appel à l'apparition d'une cavité de 10 kilomètres sur quatre à la base du glacier, à l'intrusion des eaux plus chaudes en provenance de l'océan, à 14 milliards de tonnes de glace fondue déversées dans les océans.
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Thwaites connaît une ère inédite de troubles et d'instabilité.
Mais le pire reste à venir. A force de reculer le glacier pourrait se détacher de son socle rocheux et devenir flottant. "Les scientifiques craignent une réaction en chaîne qui affecterait non seulement les glaciers de Thwaites et de Pine Island, mais aussi la totalité de l'Antarctique de l'Ouest.
Un tel scénario catastrophe provoquerait une hausse du niveau de la mer de plus de trois mètres", commente Antoine Orsini.
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Dès lors, la carte de la Corse serait à revoir et l'aménagement actuel du territoire serait remis en cause.
"Dans ce contexte, les infrastructures aéroportuaires Ajaccio-Campo dell'Oro et Bastia-Poretta sont menacées de fermeture. Les pistes de la base aérienne de Solenzara seront, pour partie, sous les eaux. Les dépôts pétroliers et gaziers de l'Arinella, de Lucciana, du Ricanto disparaîtront du paysage", avertit l'hydrobiologiste.
Pozzines et posidoniesLa mer monte et pourrait bien, du même coup, compromettre encore l'existence "de s stations de traitement des eaux usées à Ajaccio et Bastia, des équipements sportifs à l'image du stade de Furiani, du complexe sportif de Vignetta", énumère-t-il.
Si les prévisions pessimistes se confirmaient, le bilan serait lourd pour le secteur de la recherche aussi. "La plateforme de recherche et de service Stella Mare ainsi qu'une partie des bâtiments de l'institut d'études scientifiques de Cargèse risquent d'être submergés."
Le bilan potentiel tend à s'alourdir avec "de nombreuses routes territoriales et départementales coupées, avec des zones industrielles et des infrastructures touristiques aux pris es avec des phénomènes de submersion".
Et le coût des préjudices causés à l'économie locale est élevé. "À gros traits, il faudrait compter un milliard d'euros pour les deux aéroports, 0,8 milliard pour les deux ports d'Ajaccio et Bastia, 1,2 milliard d'euros pour les stations d'épuration des eaux usées. Mais ce n'est pas tout, loin de là", estime le scientifique.
D'autant que les considérations foncières et écologiques seront loin d'être négligeables. "La question des terrains constructibles va se poser. Bien sûr, on peut envisager des extensions, comme à Monaco. Or, il faut savoir que pour gagner six hectares sur la mer, il faut investir 2 milliards d'euros. Un aéroport d'une superficie de deux cents hectares coûte 67 milliards d'euros. L'impact environnemental sur la biodiversité et en l'occurrence sur l'herbier de posidonie est à évaluer aussi", ajoute-t-il.
Désormais, selon l'hydrobiologiste, le défi consiste d'abord "à limiter les émissions de gaz à effet de serre, et donc le réchauffement de la planète et la fonte des glaces".
La solution préconisée a toutefois ses limites.
À l'évidence, on se heurte, d'ores et déjà, à une réalité incontournable. "La plupart des climatologues s'accordent à penser que la montée des eaux est inéluctable, même en réduisant fortement nos émissions. Nous devons donc anticiper et nous adapter à ces bouleversements."
Autrement dit, il est grand temps d'envisager de nouvelles manières de fonctionner.
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